Le relief du Niger

 

Topographiquement, le pays se présente comme une immense pénéplaine d'une altitude moyenne de 300 mètres. On y distingue cependant d'importantes dépressions généralement envahies par les sables, et des horsts, massifs parfois coiffés d'appareils volcaniques dont le plus élevé, l'Aïr culmine au Mont Gréboun, à 2.310 mètres.

 
 

L'Aïr

"Pics dénudés, chaînes hérissées, plateaux gréseux sur des amoncellements chaotiques de roches noirâtres, ceintures de vallées où coulent de façon intermittente des Koris", voilà brièvement décrit par M.S. de Rivières, ex-administrateur français au Niger, tout l'Aïr. Couvrant 300 km du nord au sud sur environ 200 km d'est en ouest, le massif se dresse dans le nord du pays, et rappelle singulièrement le Hoggar algérien. Il évoque l'histoire et les péripéties touarègues. Grâce à son altitude exceptionnelle qui lui permet de capter les derniers lambeaux de la mousson guinéenne, il offre des pâturages verdoyants au milieu du désert, et son climat, de type montagnard, est moins sec. On y découvre ainsi des paysages insoupçonnés, particulièrement prenants et merveilleux, d'autant plus spectaculaires et saisissant qu'ils exhalent avec une chaleur presque humaine, la créativité et les virtuosités inimitables des éléments naturels. Les couchers du soleil y sont particulièrement inoubliables, tant la luminosité du site et l'immensité des formes et des ombres, exercent sur les sens des effets inaccoutumés. Le versant méridional de l'Aïr plonge sur une longue dépression dominée par la falaise de Tigidit, immense front de côte rappelant le Tassili du sud algérien, mais dont le revers s'incline doucement vers le sud.

A l'Ouest s'ouvre la plaine sableuse du Talak, vaste champ d'épandage des oueds montagnards, et, de ce fait, nettement moins désolé que la plus part des ergs sahariens. Il comprend un seul erg vif, le Jadal, et englobe, l'Azawak et le Tamesna. C'est le royaume des vallée fossiles, vestiges de domaines autrefois verdoyants et giboyeux. Agadez, ville caravanière dont l'histoire remonte au XVème siècle, constitue dans cet environnement le principal point de concentration humaine. C'est un carrefour important.

 

Le Ténéré

A l'Est de l'Aïr s'étend le Ténéré, vaste plaine aride dont les dunes vives couvrent tout le Niger oriental, depuis la hamada gréseuse du Mangeni dominé par le massif du Djado, jusqu'à la cuvette du Tchad. Le Ténéré couvre environ 400.000 km2 et comprend trois régions distinctes: entre l'Aïr et le Djado, s'étend le Ténéré du Tafassasset, zone de circulation facile en dépit des cordons de dunes vives qui le caractérisent; puis il y a le Ténéré proprement dit, où le sable s'étend à perte de vue, et où aucun soupçon de végétation ne vient perturber la sévérité du paysage. C'est le royaume incontesté de l'Aïr, du sable et de la lumière. Les cordons de dunes peuvent y atteindre 20 km de longueur et des hauteurs de plusieurs mètres. Ils sont disposés en murailles massives, de telle sorte que toute circulation automobile y est pratiquement impossible.

Enfin il y a l'Erg dit "Grand erg de Bilma" ou encore du "Kaouar": c'est une zone de transition progressive entre le Sahara intégral et le Sahel. Bilma est la principale agglomération de cette zone qui, comme on le voit, est totalement saharienne, mais qui offre heureusement, par endroit, de nombreuses oasis luxuriantes où l'homme peut trouver des conditions assez acceptables de vie. Bilma se trouve dans une région très riche en sites du paléolithique supérieur et du ténéréen. Les sources y sont nombreuses ainsi que les eaux artésiennes. D'où la présence d'une verdure aussi dense que variée, et d'une palmeraie particulièrement généreuse entourée d'une plaine salière au nord-ouest. C'est le site des fameuses salines de Bilma, dont l'exploitation remonte au XV ème siècle, et qui furent à l'origine d'importants courants d'échanges avec l'Afrique soudanienne.

 

Le Niger Méridional

C'est la partie considérée, jusqu'à une date encore relativement récente, comme le "Niger utile", par opposition à la partie désertique, austère et inhospitalière. C'est une bande presque horizontale, longue de 1.300 km, limitée au sud par la frontière nigériane et dont la largeur qui n'excède pas 300 km, se rétrécit au fur et à mesure que l'on se dirige d'Ouest en Est. Moins contrastée que la partie septentrionale, elle s'ordonne de part et d'autre de l'affleurement granitique du Damagaram (autour de Zinder), qui partage les eaux d'écoulement entre le Tchad et l'Atlantique. La pluviosité, plus abondante, a permis aux cuvettes argileuses de conserver un caractère lacustre. Mais le paysage voit alterner le plus souvent des bas plateaux gréseux, parfois couverts de sables, avec des dépressions non moins sableuses représentées par des cuvettes et des vallées anciennes (les dallols).

Ainsi à l'ouest, le plateau, peu élevé, est coupé par la plaine alluviale du fleuve Niger; puis par des vallées des dallols Bosso et Mouri. Au centre se trouve l'Adrar Doutchi, vaste plateau de grès ferrugineux dépassant parfois 700 m. d'altitude. Entaillé par de profondes vallées et des cuvettes dans lesquelles se sont quelques fois installés des lacs, il précède la zone des goulbi (Maradi - Tessaoua), larges vallées aux sols riches où coulent, en saison pluvieuse, de puissantes rivières temporaires.

A l'Est enfin, se succèdent des terrains ensablés et monotones, que seules viennent perturber les collines granitiques du Damagaram (rarement plus de 500 m), les dépressions argileuses du Damergou et les massifs de Minan (450 m) et du Koutouss (600 m). Le pays manga, qui termine cette bande qui elle-mÍme se termine dans le Lac Tchad, est essentiellement sableux et parsemé de cuvettes à fond plat, généralement fertiles.

 
 
 

Dernières modifications apportées à cette page le 5 novembre 2003
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